De 2007 Ă 2017 I Happy 10 years anniversaryđ
Il y a 10 ans, jour pour jour, le 6 octobre 2007, je m’installais derriĂšre l’Ă©cran de mon ordinateur avec l’idĂ©e de crĂ©er un blog. Mon blog. Lasse de n’avoir personne Ă qui parler de l’industrie de la mode comme vrai sujet de fond, blasĂ©e de me contenter des photos de magazines, curieuse de faire partie de l’Ă©mulation frĂ©missante de la blogosphĂšre fĂ©minine française naissante, avide de faire vivre ma passion pour l’Ă©criture. C’Ă©tait (si) simple et excitant Ă la fois.
Petit Ă petit, les lectrices se sont intĂ©ressĂ©es Ă mon contenu, ont commencĂ© Ă me laisser des commentaires. Une vraie relation de partage virtuel est nĂ©e, c’Ă©tait frais, lĂ©ger, sans prise de tĂȘte. Les marques, les attachĂ©s de presse, ne s’intĂ©ressaient pas au phĂ©nomĂšne. Recevoir un communiquĂ© de presse Ă©tait quasiment une faveur incommensurable. Avant d’ĂȘtre vus, pendant longtemps (et parfois mĂȘme encore maintenant!), comme des intrus, les blogueurs ont d’abord Ă©tĂ© totalement invisibles des professionnels.
En avril 2008, le ELLE Belgique a Ă©tĂ© le premier media Ă parler d’Alerte Ă LiĂšge. Puis, rapidement repĂ©rĂ©e par la presse pour lâoriginalitĂ© de mon contenu, j’ai commencĂ© Ă Ă©crire pour Le Vif Weekend. Ensuite pour Victoire, supplĂ©ment lifestyle du journal Le Soir rĂ©cemment disparu, et puis pour Le Soir. Une chance de pouvoir traiter des sujets de fond et de comprendre la trĂšs complexe industrie des mĂ©dias. Ou comment les journalistes doivent toujours en faire plus, avec moins de moyens, ce qui au final, Ă l’heure de Relaxnews, rend l’information de qualitĂ© trop rare.
En 2010, une vague de nouveaux blogs belges a vu le jour. A partir de ce moment-lĂ , en Belgique, les attachĂ©s de presse ont compris que quelque chose se passait. On Ă©tait dans leurs radars. On n’Ă©tait pas forcĂ©ment pris au sĂ©rieux, ni vraiment considĂ©rĂ©s mais on Ă©tait invitĂ©s Ă tous les Ă©vĂšnements possibles et imaginables. C’Ă©tait gai, bon enfant: on se retrouvait Ă Bruxelles, on rigolait. Des amitiĂ©s se sont créées.
DĂšs 2011, lâidylle entre les blogueurs et les rĂ©seaux sociaux est nĂ©e. Publier sur Facebook et Twitter est devenu une excellente façon de se faire connaĂźtre et de gĂ©nĂ©rer du trafic sur son blog. Se sont ensuite ajoutĂ©s Pinterest, Instagram, YouTube, Snapchat. Incontournables. Avec les annĂ©es, lâutilisation des social media s’est rapidement professionnalisĂ©e, comme les photos postĂ©es. Dignes des magazines. Exit les photos mal cadrĂ©es ou floues des dĂ©buts.
Petit Ă petit, les marques, portĂ©es par des managers formĂ©s Ă la communication digitale, ont compris ce qu’on pouvait leur apporter : la possibilitĂ© de toucher notre audience, notre communautĂ©, Ă travers nos posts et la relation de confiance créée avec nos lectrices. Le terme stratĂ©gie d’influence s’est banalisĂ©. L’objectif ? Diffuser de lâinformation par le biais de personnes influentes sur le web et/ou sur les rĂ©seaux sociaux et ainsi bĂ©nĂ©ficier de leur audience, de leur pouvoir de prescription dans le but dâamĂ©liorer sa visibilitĂ©, dâaccroĂźtre sa dĂ©sirabilitĂ©, de dĂ©velopper ses ventes et de sâinsĂ©rer dans le quotidien de ses cibles. Les macro-influenceurs aux centaines de milliers, voire aux millions, de followers sont devenus les nouvelles stars. Face Ă la montĂ©e de leur tarif pour collaborer avec eux (parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros) et leurs exigences, la notion de micro-influenceurs fait de plus en plus d’Ă©mules.
Aujourd’hui, blogger ou ĂȘtre trĂšs actif sur les rĂ©seaux est devenu un business. Qui, en 2017, lance un blog seulement par passion? Qui ne travaille pas son feed Instagram dans l’espoir de devenir la nouvelle fille (ou le nouveau gars) Ă suivre? Personnellement, je suis contente d’avoir commencĂ© il y 10 ans. J’ai eu la chance d’interviewer des personnalitĂ©s incroyables, de collaborer avec les plus grandes marques, de visiter des destinations que j’ai adorĂ©es. J’ai eu la chance de voir les choses Ă©voluer, d’y avoir contribuĂ© Ă ma façon. Commencer en 2017, dans cette jungle oĂč tout le monde se veut blogueur et/ou Instagrameur, je n’en aurais pas l’envie, ni le courage. Parfois, je dois vous avouer (et je pense surtout Ă Instagram) que cette course malsaine aux likes, aux followers, cette overdose de perfection, me donnent le tournis, presque la nausĂ©e. Quel est l’avenir de tout ça? Prendra-t-on encore longtemps du plaisir Ă admirer du contenu souvent créé de toutes piĂšces pour ĂȘtre beau, Ă sâastreindre Ă faire croire qu’on vit dans un monde « instagramable », un terme dĂ©fini ici : « A descriptive saying an Instagram user would say when they see a picture of something or a person they really like and think they look great on the photo. » Quel est le sens de tout ça? Est-ce que cela nous fait rĂȘver (comme certains l’affirment) ou, au final, est-ce que cela nous fait du mal? L’avenir nous le dira…
En ce jour d’anniversaire, qui vous vous en doutez compte particuliĂšrement pour moi, j’ai surtout envie de vous dire merci! MERCI, MERCI, MERCI! Sans vous, lectrices, lecteurs, parfois fidĂšles depuis la premiĂšre heure (oui, oui!), cette aventure n’aura pas Ă©tĂ© possible. 10 ans! 10 ans de blog! Je n’en reviens pas…
Photo: Alerte Ă LiĂšge // Instagram.














Bravo fĂ©licitations grĂące Ă vous j’en apprends un peu plus chaque jour sur la mode et les femmes en gĂ©nĂ©ralđđđ
Merci! đ